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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 08:48

Bonjour

 

Article paru dans le Dauphiné du 13 juillet 2012.

 

bonne lecture.

 

 Dauphiné 20120713

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 15:00

Amis théâtronautes bonjour

Ah j'en devine beaucoup parmi vous prêts à se damner si le mal était incarné par notre diablesse de comédienne !

Bien Ou MalLa mère supérieure n'est cependant pas en reste, car son air ingénu pourrait bien nuire aux vocations les plus tenaces.

Un bon conseil cependant ! Ne cherchez pas à les approcher car la concurrence est rude entre qui vous savez et notre bon père quel que soit sa forme et sa nature.

Mais si ces deux comédiennes pouvaient inspirer votre venue les 29 et 30 septembre au palais des festivités d'Evian... Nous en serions fort aise !  Je vais prier pour cela !

L'occasion pour nous de saluer non seulement les deux comédiennes - non vous n'aurez pas leurs prénoms - mais aussi le travail des costumières.

Nous vous disons à bientôt, dans l'attente de dévoiler, non pas la mère supérieure, mais le mystère qui drappait le songe des Morzinoises du 19ème siècle...

Occasion de dire aussi que les premiers billets seront bientôt mis en vente aux prix de, sauf erreur de ma part :

  • 15 euros en entrée de salle
  • 13 euros en pré-vente jusqu'à 24 heures avant spectacle (pour l'instant uniquement à l'OT de Douvaine)
  • 10 euros en tarif réduit pour les

        . Moins de 16 ans

        . Etudiants (sur présentation carte étudiant)

        . Membres FNCTA (sur présentation carte FNCTA)

        . Personnes à mobilité réduite

Gratuité pour les moins de 12 ans mais accompagnés.

Nous rappelons toutefois que le spectacle peut comporter des scénes qui peuvent alerter les plus petits (scènes de possessions).

 

à suivre... 

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24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 11:08

Amis théâtronautes bonjour

Aujourd'hui le syndic... Mais cékoidonc ?

 

Le syndic était autrefois un notable (sous l'ancien régime) chargé de représenter, administrer et défendre les intérêts d'une paroisse ou d'une communauté rurale.

Mairie_Morzine_1920.jpgIl était généralement élu (dans le cas d'une paroisse), par une assemblée constituée de chefs de famille.

Le syndic peut aussi être chargé des intérêts d'une communauté professionnelle (ou corporation).

Il est élu en ce cas par les membres de la corporation. Il est alors chargé de la modification des règlements, des rapports avec le pouvoir et doit rendre des comptes de trésorerie à la fin de son mandat.

Dans le royaume de Sardaigne, auquel est rattaché Morzine (jusqu'en 1860), le syndic est alors une fonction analogue à celle d'un maire français, (statut de 1848 promulgué par le roi Charles-Albert)

Le terme italien correspondant est sindaco.

 

Laurent Baud, dernier syndic et 1er maire de Morzine mais aussi artiste peintre.

Laurent Baud est un peintre né le 28/06/1827 à Morzine et décédé le 27/08/1907 (80 ans). Il est l'un des peintres savoyards les plus renommés.

Après un bref passage à Chambéry, Laurent Baud part à Turin, pour suivre les cours de peinture de l'Accademia Albertina. L'année suivante, le roi Charles-Albert de Sardaigne lui remet deux médailles pour son œuvre.

En 1850, il est appelé à la décoration de la cathédrale de Saluces, dans la province de Coni. Il peindra également les fresques de la chapelle des Capucins du couvent Saint Jean.

 T_Confirmation2.JPGDe retour en Haute-Savoie, il entreprend le trompe-l'oeil de l'église de Lugrin (1857) ainsi que celui de l'église Sainte Agathe de Rumilly (1863).

Laurent Baud réalisera aussi le tableau (photo ci-contre) immortalisant la cérémonie de la confirmation de 1864 à Morzine où l'on voit l'évêque d'Annecy se faire molester par les femmes de Morzine déclarées possédées ou plus pudiquement déclarées atteintes par le mal. 

Vers 1879, il quitte Morzine pour Thonon-les-bains, afin de rejoindre son fils et enseigner le dessin au collège Saint Francois.

Laurent Baud aura été le premier maire de Morzine de 1860 à 1878.

 

A bientôt

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17 juillet 2012 2 17 /07 /juillet /2012 14:08

Adiô

Occasion pour nous aujourd'hui de faire connaissance avec une partie du clergé de Morzine en cette période trouble; et notamment deux protagonistes dont l'un était pour le moins inflexible... Quant au second...

Mais tout d'abord le curé Jean-Marie Pinget.

L'abbé Pinget est né à Boëge (74) le 01/09/1797 et est décédé à St-Jeoire (74) le 20/05/1864 (à 66 ans).
Eglise_Morzine.jpgIl a été le curé de Morzine au moment de l'affaire des possédées.
Doté d'un fort charisme, il prêchait pour le salut de ses ouailles tout en maintenant ces derniers sous le joug de la culpabilité et dans la crainte du péché.
Les occasions de festoyer étaient trés mal vues et fortement condamnées par le curé Pinget.

Il écrivit par exemple en 1845 "Il n'y a plus noces ni repas, la misère a servi à quelques choses", c'est dire le climat qui régnait sous les bons hospices du curé Pinget !
La population Morzinoise n'était visiblement pas la seule en opposition avec son curé. Jean Berger (le syndic, l'équivalent du maire aujourd'hui si vous voulez)  et l'abbé Cottet  ont été montrés comme distillateurs du "mal donné".
Le docteur Constans sollicita son éviction de la paroisse, et c'est en août 1861 que celui-ci fut prié de quitter Morzine.

Photo : Extraite du site http://locweb.free.fr/cartedusite.htm où vous pourrez voir bien d'autres vieux clichés de Morzine.

Le vicaire Favre

Clément Favre est né à Bons le 09/01/1815 et est décédé dans l'Yonne (89) le 31/07/1890 (à 75 ans).
Il est réguilèrement décrit comme exorciste, et vecteur supposé de l'expansion du "mal".
Sa hérarchie l'invita ipso facto de quitter d'abord la paroisse puis le diocèse.

 

Informations issues du livre

LES POSSÉDÉES DE Morzine

LIVRE PREMIER

RECUEIL DE DOCUMENTS ANCIENS

ISBN : 978-2-9524101-1-3

© Jean-Christophe RICHARD

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 17:17

Amis théâtronautes

Un homme est plusieurs fois cité dans le "Fardeau de Curosset" sans pour autant  apparaître dans notre spectacle.

C'est l'un de ses disciples, le dit Lasource (personnage imaginaire), qui interviendra sur Morzine pour écouter les revendications de la population Morzinoise excédée et surtout afin d'organiser une cérémonie plutôt macabre... Charles_Lafontaine.jpgCet homme c'est Charles Lafontaine.

Alors qui est Charles Lafontaine ?

Charles Lafontaine est né à Vendôme en 1803. Il décédera à Genève en 1892, Genève où il a passé le plus clair de son temps, il est d'ailleurs franco-suisse.

Charles Lafontaine est un magnétiseur exerçant sur Genève,  il y publiera un journal intitulé Le magnétiseur.

Après avoir renoncé à une carrière d'acteur, Charles Lafontaine participera aux expériences du marquis de Puységur et deviendra alors un célèbre magnétiseur itinérant.

C'est après avoir assisté à une démonstration de Lafontaine à Manchester le 13 novembre 1841 que le médecin écossais James Braid commence à s'intéresser au magnétisme animal qu'il renomma Hypnose !

Charles Lafontaine consultera en 1858 plusieurs "malades" parmi la population Morzinoise, malades venues lui rendre visite sur Genève.

A bientôt pour une autre chronique.

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 10:33

Bonjour à tous et à toutes

Quelles étaient les conditions de vie sur Morzine en cette fin de 19ème siècle ?

Voici quelques éléments glanés ici ou là, éléments qui vout permettront de vous faire une idée de ce qu'était la vie entre ciel et terre...

 

Morzine au moment des faits (entre 1857 et 1865 environ) :

Le village de Morzine est situé en haute-Savoie, en Chablais au fond de la vallée d'Aulps à quelques 1000 mètres d'altitude,  à 33 kilomètres de Thonon-les-bains, 24 kilomètres de Cluses et 17 de Taninges, à deux encablures de la frontière suisse.

Morzine_Vue.jpgUne période de prospérité va débuter vers la fin du 18ème siècle, à peine troublée pendant la révolution. La cause de cette prospérité... La découverte des ardoisières en 1734.
Morzine est alors sous régime Sarde jusqu'au moment du rattachement de la Savoie à la France en 1860 (traité de Turin).

La population a régulièrement augmenté depuis 1748 pour atteindre 2282 habitants en 1854 juste avant les premières crises. Morzine est alors quelque peu à l'écart du "monde", et les femmes de Morzine n'ont pour l'essentiel jamais quitté le village.
Car il faut dire que les accès à Morzine sont très difficiles jusqu'en cette fin de 19ème siècle...
Ce sont les "maladies" des possédées et le rattachement de la Savoie à la France qui vont entraîner la construction de routes dites carrossables.
D'aucun dira que cette "maladie" n’aurait pas atteint cette ampleur si la vallée avait été moins isolée.

Tout le monde parlait patois sur Morzine jusqu'au début du 20ème siècle.
Le français appris à l'école, n'était utilisé qu'a l'extérieur de Morzine ou dans les grandes occasions.

Les Morzinois sont majoritairement des paysans qui vivent en autarcie et très chichement du produit de leurs petites exploitations (autour de la maison, on cultive les pommes de terre, les betteraves, les choux, le chanvre et le lin)
La vie sur Morzine y est rude à cette époque.Pain_Orge.jpg
A l'automne, on tue la vache et le cochon; la viande est salée puis séchée dans l'immense cheminée de la maison. Le menu est immuable, Une soupe épaisse dans laquelle a cuit le lard ou la viande séchée.
Le pain d'orge est cuit dans les fours sous forme de grosses miches plates. Comme on ne fait le pain que tous les deux ou trois mois, les miches deviennent si dures qu'il faut les casser à la hachette.
En été, le travail est harassant: Une partie de la famille rentrait l’avoine, l’orge, le blé, et surtout le foin.
Tous les champs étaient fauchés y compris les sommets. L’autre partie de la famille quant à elle a accompagné le troupeau dans les alpages.

Les Morzinois très catholiques ne travaillaient pas le dimanche et assistaient à la messe le matin, puis l'après midi, les hommes allaient faire une ou deux parties de quilles.
Les fêtes religieuses étaient alors nombreuses et rigoureusement respectées.

Ardoisieres-copie-1.jpgLes hommes partaient également faire les saisons chaque année en tant que tailleurs de pierres ou maçons. Il y a 70 ardoisiers qui travaillent à l'année et jusque 200 entre novembre et mai. Les ardoises sont transportées jusqu'à Taninges où chaque jeudi se tient la foire.
Car c'est à Taninges que se trouvent les dépôts de vivres et de marchandises. Taninges, c'est la "capitale".
On ne se rend à Thonon qui est plus éloigné qu'en de rares occasions.

Quant au docteur, on ne le consulte que rarement, on préfère rendre visite en effet aux innombrables "guérisseurs" de la vallée qui, par leurs formules et prières, "coupent" le feu, les dartres, les verrues et les entorses... Et Thonon est si loin (l'aller-retour durait deux jours).

 

Vous retrouverez tous ces détails de vie quotidienne tout au long des différents tableaux composant le spectacle "Le fardeau de Curosset" ou l'histoire des possédées de Morzine.

 

à bientôt

 

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 10:30

Bonjour

 

Aujourd'hui quelques mots sur Joseph Béard...

 

Joseph_Beard.JPGPourquoi parler de cet homme alors qu'il n'a eu aucun contact direct avec l'affaire des possédées de Morzine ?

Il faut d'abord expliquer que Joseph Béard dit l'Élyeudo (l'Éclair), était outre sa vocation de médecin, un excellent poète et parolier savoyard, de langue arpitane (francoprovençal).

C'est à ce titre que son nom est lié au "fardeau de Curosset" (ou l'histoire des possédées de Morzine) car Joseph Béard est notamment l'auteur de chansons sur le célèbre colporteur Curosset.

Pierre Favre, auteur du spectacle "le fardeau de Curosset" a voulu lier en effet les différents tableaux du spectacle en faisant intervenir un personnage imaginaire, un conteur.

Le personnage de Curosset s'est donc naturellement imposé de par sa nature de colporteur apte à glaner les histoires dans les vallées et à rapporter les évènements .

Joseph Béard est né le 25  février 1808 à Rumilly et mort le 1er février 1872 à Rumilly (74). Il aurait très bien pu entendre parler de l'affaire des possédées de Morzine, affaire qui sévissait autour des années 1860 dans la haute vallée de la Dranse.

CQFD !

Veuillez cliquer sur le lien ci-dessous pour plus d'informations sur cet auteur.

http://books.google.fr/books?id=HzneB8QgLh4C&pg=PA104&lpg=PA104&dq=po%C3%A8te+joseph+b%C3%A9ard&source=bl&ots=aqHNudIe_H&sig=fPP1dvhjw6JHNDBnfp_CplET3SM&hl=fr&sa=X&ei=3Nv_T9-gI4ag4gSax62lCA&ved=0CFMQ6AEwAg#v=onepage&q=po%C3%A8te%20joseph%20b%C3%A9ard&f=false

à bientôt 

 

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 13:44

Amis théâtronautes

 

Aujourd'hui deux portraits, non pas de comédiens dans la peau de tel ou tel personnage, mais de deux personnages eux-mêmes tels qu'îls furent au moment des évènements liés aux possédées de Morzine. Deux personnages très importants !

 

Le docteur Constans.

Inspecteur général du service des aliénés, chef de service à la Salepétrière et confrère du Pr Charcot.

Il fera chasser exorcistes, magnétiseurs et autres charlatans de tout poil, aidé en cela par une compagnie de gendarmerie.

Il confirme l'épidémie d'hystérie démonopathique et pour traiter le problème commence par expédier les malades adultes les plus véléitaires vers des structures psychiatriques près de Chambéry (Bassens) et dans l'Ain (Hauteville). Les habitants réclameront le retour de leurs épouses, mères et filles. mais le Docteur de Paris restera intraitable et pour toute réponse aux émeutiers enverra la troupe...
Le Docteur chasse alors le méfiant curé Pinget et demande à Monsieur Berger (syndic) de prendre quelques vacances...

 

Monseigneur Magnin.

Mr MagninTout semble rentrer dans l'ordre en 1864 jusqu'à ce que l'église tente de reprendre les choses en main et de relancer le phénomène.

D'abord ce sont de curieux missionnaires venus soulager le village, mais qui réactivent les crises...

Puis la visite de l'évèque d'Annecy Monseigneur Magnin le 30 avril 1864 qui va entrainer un véritable phénomène de folie collective.

 

 

à bientôt

 

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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 15:51

Amis théatronautes

Voici le lien vers un article du Dauphiné abordant "l'affaire des possédées de Morzine".

Le_Dauphine.jpgL'article est intitulé "Les possédées de Morzine, entre diable et sotte superstition !".

A lire donc...

   

http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2012/07/09/les-possedees-de-morzine-entre-diable-et-sotte-superstition

Cordialement

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8 juillet 2012 7 08 /07 /juillet /2012 14:00

Amis théâtronautes

 

FavreVoici l'interview du metteur en scène à l'approche de la première du fardeau de Curosset à Evian.

Pierre favre bien occupé à l'approche de cette échéance a bien voulu se prêter au jeu des questions...

 

 

 

PB : Tu avais bien voulu te prêter au jeu de l'interview il y a plusieurs semaines, alors que tu venais de finir l'écriture du "fardeau de Curosset". Je reviens vers toi cette fois-ci non pas pour interviewer l'auteur mais le metteur en scène.
Voilà donc plusieurs semaines que les répétitions vont bon train, que peux tu nous dire à ce sujet ?

Pierre Favre :
Oui, les répétitions vont bon train. Et ce depuis novembre dernier. Nous en sommes pratiquement à trois répétitions par semaine : les lundi et mercredi pour les comédiens et jeudi pour le chœur. Ce sont les seuls soirs où l'on peut avoir une salle. Ce n'est pas comme pour La confirmation 2nos deux précédents spectacles, "La Sorcière de Burdignin" et "Les Murmures du Pamphiot", pour lesquels j'avais sollicité une salle dans plusieurs communes de la Communauté de Commune ; cette fois, nous nous sommes davantage centré sur Douvaine ; nous y allons d'ailleurs jouer la pièce trois soirs consécutifs.
Certes, tous les acteurs ne se rendent pas compte de cet investissement, car la plupart n'était convoqués que pour un soir ; et chacun n'a eu que cinq à six séances de janvier à avril. Çà, c'est ma méthode : faire répéter scène par scène, dans le désordre, comme pour l'écriture du scénario ! Après vient le temps du montage !

PB : Tu évolues en tant que metteur en scène sur ce spectacle comportant une soixantaine de comédiens, danseurs, musiciens et acteurs, alors comment gére t'on une pareille troupe ?

Pierre Favre :
Préparer un spectacle comme "Le Fardeau de Curosset", c'est comme construire une maison. Non seulement on ne monte les murs que lentement, plot après plot, en laissant sécher un peu avant de couler la dalle, mais il faut qu'en même temps les autres "corps de métier" se préparent à intervenir ; ce sont par exemple les musiciens de l'orchestre Fun en Bulle qui se sont réunis de leur coté plusieurs fois sous la houlette de Michel Biolley, les musiciens de fanfares recrutés par Joël Favre dans tout le département, les choristes entraînés par Bernard et Roland, les artistes Dianik à Thénières et Pierre à Albertville qui ont commencé à peindre les toiles de fond, les danseurs du groupe Sabaudia qui ont payé de leur personne pour la chorégraphie... Oui, c'est un vrai travail de construction, dont la forme finale ne se trouve sans doute pour l'instant que dans ma tête. Et cela ne pourra en sortir que par la contribution de tous.

PB : D'où proviennent les comédiens, de quelles zones géographiques, quelles sont leurs métiers, etc... Parles nous de ces comédiens amateurs qui préfèrent passer leurs soirées sur les planches plutôt que devant le petit écran. Les gens sont ils encore passionnés par le mode associatif et plus particulièrement le théâtre amateur ?

Pierre Favre :
Sauf des musiciens ou artistes qui viennent d'ailleurs, la plupart des comédiens sont issus du Bas-Chablais; un espace compris entre Lugrin et Annemasse...
La confirmationToutes les classes d'âge sont représentées, de 6 à 86 ans ! Outre quelques enfants d'acteurs, j'ai recruté un groupe d'ados de la MJC de Douvaine ; les retraités et les "actifs" forment deux groupes à peu près équilibrés; mais les premiers, qui sont les plus occupés comme chacun sait, ne sont pas toujours disponibles ou en capacité pour donner la main; quant aux seconds j'évite bien sûr de faire appel à eux, eux qui ont souvent bien du courage à sortir encore le soir pour une répètition après leur boulot de la journée…
Il en est ainsi du théâtre "amateur". En principe, s'ils sont là, c'est pas pour la paie ! Ce ne peut donc être que pour le plaisir...
Ceci dit qu'est-ce que j'ai pu pester déjà contre l'Euro 2012, les élections ou l'ouverture de la chasse qui venaient concurrencer ce plaisir-là !!!

PB : Auteur et metteur en scène, je sais que tu as donné de ton temps aussi autrefois en tant que comédien, alors reviendras tu un jour sur les planches ?

Pierre Favre :
Le plaisir de jouer, je l'ai toujours eu bien sûr; mais je me refuse à jouer dans une pièce que je mets moi-même en scène. Ce sont deux plaisirs différents. Possedes MorzineL'un couronne les moments de trac, l'autre couronne les (longs) moments de stress ! Oui ben ça se ressemble en fait...
J'ai aimé tous les rôles que j'ai tenu au cours de ma carrière. Scapin, Ricardo, Albert, Rockefeller... Alors pourquoi pas remettre çà ? Tout dépendra des circonstances…
Un rôle dans un projet de film TV (France télévision) sur la résistance à Thonon en 1943 me tente beaucoup. On verra...

PB : As tu eu déjà des échos ici ou là quant aux différents spectacles prévus cette automne. Entre autre lieu important sinon symbolique Morzine, comment vois tu les choses là-haut dans la montagne ?

Pierre Favre :
J'ai l'impression que de plus en plus de gens se mettent en attente de notre spectacle. En tous cas pour Douvaine. Il faut dire que depuis plusieurs mois déjà nous distribuons à qui veut bien le lire un tract sur le sujet, avec le projet d'affiche au recto et des explications succinctes au verso. le but de ce "flyer" est justement de semer la bonne nouvelle avant la réalisation, afin de créer l'envie, le besoin d'en savoir plus. Le sujet des Possédées se prête bien à ce type de stratégie : beaucoup en avaient entendu parler, mais sans plus; certains ont lu les deux livres parus récemment sur la question, celui de Jean Christophe Richard et celui de Bernard Sache;
C'est un sujet qui avait été complétement et volontairement occultés par les Morzinois jusqu'à présent. Aujourd'hui ce blocage a pratiquement disparu et la curiosité a tendance à prendre le dessus.
Avec le spectacle sérieux que nous proposons, je pense que nous allons finir de dédramatiser la question ; nous faisons œuvre thérapeutique pour ces familles de Morzine touchées par les évènements, et qui se demandent encore ce qui a bien pu se passer.
Je dis bien spectacle " sérieux ". ça ne veut pas dire triste. J'essaie de le mettre en scène en restant au plus près de la réalité historique. C'est pour cela par exemple que je voulais un vrai groupe de jeunes ados alors que je ne manquais pas de candidates à ces rôles parmi mes comédiennes potentielles ! Parce que c'est avec des ados que tout cela avait commencé.

PB : Il y a eu souvent la présence d'animaux dans les précédents spectacles proposés par Fun en Bulle, que nous réserves tu cette fois ci ?

Pierre Favre :
Pour ce qui est des animaux, j'ai la même démarche : il est vrai que la présence d'animaux Mr_Magnin.jpgvivants apporte un plus lors d'un spectacle, mais ce n'est pas pour cette seule raison-là que j'en met en scène.
Si je met des chevaux, c'est parce que l'évêque Mgr Magnin et son coadjuteur sont bien venus à cheval à Morzine pour la confirmation en ce jour fatidique du 1er mai 1864.
Dans une autre scène il est question aussi d'un chien sacrifié par un spirite charlatan… C'est historique.
Malheureusement on ne pourra mettre les chevaux qu'à Douvaine où l'entrée sous la Bulle est à plain pied. Pour Evian et Morzine, on fera sans.
Quant au sacrifice du chien, pour une raison que j'avais déjà expliquée nous userons plutôt d'artifice !

PB : As tu quelques anecdotes animales à raconter ?

Pierre Favre :
La mise en scène d'animaux réserve parfois des surprises.
Je me rappelle par exemple de ce cheval qui avait pris visiblement la fâcheuse habitude de se lâcher dès qu'il rentrait en scène ! C'était à Rovorée; heureusement qu'on était en extérieur !
Dans la Bulle à Douvaine, c'est arrivé une fois ! Et plutôt clair si vous voyez ce que je veux dire. Inutile de rajouter qu'on a dû balancer le morceau de moquette que les personnels techniques de la ville nous avait précautionneusement installée afin de protéger le sol.
MurmuresUne autre fois, toujours à Douvaine, grosse frayeur. Trois minutes avant l'entrée en scène d'un attelage cheval et char à bancs, on s'aperçoit que la porte d'entrée permettant d'accéder à la fameuse moquette est obstruée par la voiture mal garée d'un spectateur ! Que faire ? Interrompre le spectacle ? Supprimer la scène ? Tant pis pour la moquette : puisque le passage est obstrué, prenons l'autre porte !
Et voici notre pauvre cheval qui, une fois introduit, commence à faire des embardées sur un sol parfaitement lisse et glissant... Et le metteur en scène qui compte les secondes en espérant que ça passe sans casse : c'est dans ces moments-là qu'elles paraissent des éternités !

PB : Et peut-être quelques indiscrétions sur une partie de la mise en scène ?

Pierre Favre :
Oui, il y aura dans le spectacle des choses qui devraient surprendre. Quand on lit les rapports des médecins sur la possession de Morzine, on ne peux qu'imaginer la forme que pouvaient avoir les diables dont ils parlent. Nous, sur scène, nous la donnerons à voir ! Et je prétends faire encore oeuvre de témoignage historique en le faisant. En effet une scène s'intitule «le cauchemar». Les femmes de Morzine devaient certainement en faire. Et qu'y voyaient-elles en songe ? Ce que le vicaire leur avait inculqué sur l'enfer quand elles étaient petites; ce qu'elles retrouvaient dans les petits livres interdits que leur vendait le Curosset (colporteur), ou sur les vitraux de certaines églises; des diables à cornes et queues fourchues... J'espère que le public comprendra les raisons de ce saut dans l'irréèl.

Autre nouveauté par rapport à tout ce qui a pu être dit dans l'affaire des possédées de Morzine : sait on ce que pouvaient penser de ces évènements les hommes travaillant comme maçons en Suisse ou comme mineur dans les ardoisières ? Nous, dans le spectacle, « la complainte des carrieurs » va le faire !

Nous allons donc beaucoup donner au public : des choses à voir, à entendre et à penser... Et meme des choses à « sentir » ! Mais là, c'est une autre histoire ! 

 

PB : Merci Pierre et rendez-vous le samedi 29 septembre au palais des festivités d'Evian pour la première du fardeau de Curosset.

 
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