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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 10:26
Alphonse et ses frères - Il y a 100 ans mourait Jaurès !

30 juillet 1914, Jaurès est rentré sur Paris l'après-midi et obtient une audience avec Viviani vers 20 heures après avoir appris que la Russie se mobilisait.

Le 31 au matin, l'Europe est au bord du gouffre et Jaurès se rend à la chambre ou il apprend que l'Autriche se mobilise à son tour, et est informé de la déclaration de l'état de menace de guerre de l'Allemagne.

Jaurès veut rencontrer le président du conseil mais ne rencontre que le sous-secrétaire d'état Abel Ferry, neveu de Jules Ferry. Viviani est en train de recevoir l'ambassadeur allemand venu donner un ultimatum à la France et exiger qu'elle se désolidarise de la Russie. Éconduit par Abel Ferry qui lui aurait lancé, « Mais mon pauvre Jaurès, on vous tuera au premier coin de rue », Jaurès se rend au siège de son journal , l'Humanité, pour y préparer un article de mobilisation anti-guerre pour l’édition du 1er août.

Mais avant cela il sort dîner au café du Croissant, rue Montmartre, avec ses collaborateurs du journal.
Il s'assied dos à la fenêtre ouverte, séparé de la rue par un simple brise-bise.
Un homme observe depuis la rue la salle du café où ce dernier avait repéré que Jaurès dînait habituellement.

Caché par le rideau, l’assassin tire deux coups : la première balle se loge dans sa nuque, la seconde va se perdre dans une boiserie entourant une glace.
Jaurès est pratiquement tué sur le coup d'une hémorragie cérébrale.

L’assassin est arrêté. Il s'agit de Raoul Villain, étudiant rémois de 29 ans et adhérent de la Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine, groupement d’étudiants nationalistes, partisans de la guerre et proche de l’Action française.

Il déclarera avoir agi en solitaire pour « supprimer un ennemi de son pays ».

Raoul Villain sera acquitté en 1919 par onze voix sur douze, la veuve de Jaurès est quant à elle condamnée au paiement des frais du procès.

Villain s’exilera Ibiza, peu après le début de la guerre d’Espagne où il sera exécuté par des anarchistes pour espionnage au profit des franquistes, le 13 septembre 1936.

La dépouille de Jaurès sera finalement conduite au Panthéon le dimanche 23 novembre 1924.

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 14:10
Alphonse et ses frères - La saucisse, mais CEKOIDON ?

La saucisse en 1914, mais cékoidon ?

A la mobilisation, l’aérostation est une technique considérée comme périmée et les quelques compagnies d'aérostiers existantes sont à ce moment là équipées de ballons sphériques de 750 m3 dont le câble d’attache est déroulé par un imposant treuil à vapeur.

Mais dès le début des hostilités, les allemands déploient des ballons cylindriques, le Drachen (dragon). Une équipe d’aérostiers français improvise alors une brève expérimentation à la fin d’août 1914 avec du matériel déclassé pour démontrer l’utilité de ces engins pour l’artillerie.

L'expérimentation est assez concluante pour que huit sphériques soient déployés.

Leur utilité enfin reconnue, le nombre des compagnies d’aérostiers s’accroît pour atteindre 75 en mars 1916.

Cependant la stabilité du sphérique est mauvaise. Pour pallier ce défaut on développe dès 1914 un ballon allongé de 800 m3 semblable au ballon allemand. Pour améliorer son orientation dans le vent on lui attache une queue de godets, comme à un cerf-volant. On remplace le treuil à vapeur par un treuil automobile plus rapide pour ramener le câble et plus discret sur le champ de bataille. Le nouveau ballon est alors rapidement connu sous le nom de saucisse.

L'armée reçoit sa première saucisse à la mi-décembre 1914 et l’utilise concurremment avec un sphérique.

La traînée de la saucisse équipée de godets fatigue considérablement les câbles et les treuils. Pour pallier ce défaut un officier développe en juin 1915 un nouveau modèle de ballon qui a la forme d’un poisson (le ballon type L de 880 m3). Il lui donne sa forme définitive avec un triple empennage un an plus tard (type M de 930 m3).

Malgré leurs inconvénients les sphériques et les treuils à vapeur mettent près de deux ans à disparaître complètement.

Gonflés à l’hydrogène, les ballons sont avancés à basse altitude à 5 ou 6 kilomètres du front. Ils remplissent leur triple mission sur une zone d’environ 6 kilomètres de profondeur occupée par l’ennemi : surveillance de son activité, repérage de ses batteries par les lueurs ou fumées et réglage du tir de l’artillerie amie. L’observateur transmetant par téléphone les informations recueillies.

Plafonnant vers 1.500 mètres d’altitude les ballons sont relativement à l’abri des obus jusqu’à leur attaque par avions à partir d’octobre 1915. L’observateur embarque alors dans sa nacelle d’osier un parachute dont l’emploi n’est pas sans risques.

Le travail de l’observateur est dangereux, non seulement à cause des attaques mais aussi de la météorologie. En mai 1916, une bourrasque imprévue emporte 24 ballons en Lorraine : sur les 28 observateurs à la dérive, cinq sont tués, deux blessés et neuf capturés.

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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 12:54
Les deux modèles de casque allemands
Les deux modèles de casque allemands

Amis théâtronautes, amis Alphonsonautes

Le casque en pointe allemand. En voilà un drôle de design, non ?

Le casque à pointe (le Pickelhaube) fut utilisé par les prussiens, puis les allemands du 19ème siècle jusqu'à la première guerre mondiale.

Il a été conçu suite à un ordre du cabinet royal de Frédéric-Guillaume IV de Prusse en 1842, pour se répandre ensuite dans les autres lands. La Bavière sera la dernière à l'adopter à la fin du 19ème siècle. La pointe pouvait être cannelée ou non (une boule pour l'artillerie).

Son design est inspiré de la forme d’un casque du Moyen-Âge. Il faut dire que ce casque confère au soldat un aspect « gothique ».

Étonnant, d'autres pays l'ont également utilisé !

Il n’a jamais été conçu ni utilisé pour transpercer quoi que ce soit, en fait la pointe du casque était censée protéger les fantassins des coups de sabre de la cavalerie. Mais cette hypothèse n’a jamais pu être vérifiée.
En fait sa seule utilité connue est la ventilation du casque car autour de la tige sous la pointe se trouvent en effet quelques trous de ventilation, qui sont protégés de la pluie par les rebords de la pointe.

Le casque était également recouvert d’une housse de tissus de couleur feldgrau (vert gris) comme celle de l’uniforme dès le début des hostilités. Le casque était encore mieux protégé des intempéries et était surtout moins visible.
Mais pendant la Première guerre mondiale, on s'aperçut qu'il n'offrait qu'une faible protection dans les combats de tranchée.

Il fut alors remplacé en 1916 par le Stahlhelm ou casque d'acier, porté par les troupes allemandes jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Le casque à pointe a longtemps servi à caricaturer le militarisme allemand. Celui-ci continua d'être utilisé pour les cérémonies, avant d'être complètement abandonné à la fin de la Première Guerre mondiale.

A noter qu'il reste en usage en Suède et au Chili pour la tenue d'apparat de différentes unités.

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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 09:58
Alphonse et ses frères - Jaurès et Viviani

Jean Jaurès est né à Castres le 03/09/1859 et mort assassiné à Paris le 31/07/1914.

Orateur et parlementaire socialiste, il s'est illustré par son pacifisme et son opposition au déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Agrégé de philosophie, il débute en politique comme député républicain mais adhère au socialisme après la grande grève des mineurs de Carmaux et s'oppose aux lois scélérates.

Jaurès prendra la défense du capitaine Dreyfus et pointera l'antisémitisme dont il est victime.

En 1905, il est un des rédacteurs de la loi de séparation de l'église et de l'état.
Il participe à la création de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), unifiant le socialiste français. Mais ses positions réformistes lui valent l'opposition de la gauche révolutionnaire.

Il tentera d'empêcher la Première Guerre mondiale, et se liera aux autres partis de l'Internationale ouvrière, faisant planer la menace de grève générale au niveau européen.

Ses positions pacifistes lui valent d'être assassiné par le nationaliste Raoul Villain à la veille du début du conflit, le 31 juillet 1914 à 21h40 au café du croissant situé rue Montmartre, à deux pas du siège de son journal l’Humanité.
Raoul Villain tire deux coups de feu : une balle perfore le crâne de Jaurès et l’autre se fiche dans une boiserie. Jaurès s’effondre, mortellement atteint.

Cet événement entraînera paradoxalement le ralliement de la gauche à l'« Union sacrée ».

En 1924, sa dépouille est transférée au Panthéon.

Alphonse et ses frères - Jaurès et Viviani

René Viviani est né en Algérie le 08/11/1862 et mort le 07/09/1925.

Politicien, député de la Seine puis de la Creuse, il fut ministre du travail et président du conseil au moment de la déclaration de la guerre de 14–18.

Viviani est cofondateur du journal l'Humanité avec Jean Jaurès.

Avocat, il est un des conseils et arbitres des ouvriers durant la grande grève de Carmaux.

Il fait voter une loi en 1900, avec le centriste Poincaré, afin que les femmes puissent être avocates et se fait remarquer par sa virulence lors du scandale de Panamá.
Ses positions au sujet de la crise religieuse sont clairement laïques et anticléricales.

Il participe, au côté du parti socialiste à l'unification des socialistes dans la SFIO en 1905 et doit choisir entre le parti et la proposition ministérielle que lui fait le 1er cabinet Clemenceau en 1906. Viviani entre alors au gouvernement comme Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale dans le gouvernement d'Aristide Briand; il y fait voter des lois réformistes (repos hebdomadaire, assurances du travail, salaire de la femme mariée, non saisie des biens familiaux).

Après sa réélection comme député en 1910, il fonde le Parti républicain socialiste mais refuse de revenir dans le gouvernement. Il y reviendra sous Gaston Doumergue avec un portefeuille de l'Instruction publique et des Beaux-arts.

Le Président de la République le rappelle en 1914. Il est président du Conseil avec le poste de Ministre des Affaires étrangères. Mais la situation internationale se dégrade brusquement avec la crise de juillet qui fait suite à l'attentat de Sarajevo. Viviani est en Russie aux côtés du président de la République quand survient l'ultimatum autrichien à la Serbie.

Pacifiste et partisan de l'arbitrage, il tente de sauver la paix, mais prépare aussi la mobilisation et laisse peu d'espoir à Jaurès à la veille de son assassinat le 1er août.
Il ordonne la mobilisation du pays le 3 août puis annonce l'entrée en guerre dans un discours marquant à la Chambre le 4 août. Il se rendra en Russie en 1916, puis aux États-Unis en 1917 avec Joffre, afin d'obtenir leur entrée en guerre.

Mis à l'écart par Clemenceau, puis nommé président du Conseil en novembre 1917, il est très affecté par le décès de son beau-fils au front. Réélu député en 1919, on le nomme représentant de la France au Conseil de la Société des Nations (SDN) en 1920.

Affecté par le décès de sa femme Isabelle en 1923, il est victime d'une crise d'apoplexie lors d'une prise de parole à la première Chambre de la Cour et en reste paralysé jusqu'à sa mort le 6 septembre 1925.

Clémenceau le qualifia un jour « d'orateur péripatéticien, qui faisait des harangues kilométriques », et citant Fénelon à son propos : « L'éloquence démagogique, c'est l'art de parler seul et longtemps »

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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 17:13
Alphonse et ses frères - La Raymondite KESAKO ?

Le vendredi 17 janvier 1913, jour où M. Raymond Poincaré fut élu Président de la République Française par le Congrés de Versailles, une épidémie d'un genre nouveau se répandit en France : on l'appela la "Raymondite".

Les officiers de l'état-civil, constatèrent en effet que les nouveau-nés, dont on venait de demander l'inscription sur leurs livres, s'appelaient, pour plus de moitié, Raymond ou Raymonde. Evidemment, un grand nombre de pères de famille jugeaient que ce prénom leur porterait bonheur.

Un industriel suisse, député et homme politique influent de l'autre côté du Jura n'a-t-il pas écrit à Raymond Poincaré pour lui dire que, le 17 janvier, une fille lui était née, qu'elle avait reçu le prénom de Raymonde, et qu'on le priait de lui faire le très grand honneur d'être son parrain.

La lettre faisaient valoir que, dans une circonstance analogue, bon nombre de souverain, et en particulier l'Empereur d'Allemagne et le Roi d'Espagne, n'avaient pas cru devoir refuser. Le Président de la République Française se montrerait-il plus intransigeant ?

La lettre était si aimablement tournée que M. Poincaré ne put refuser. Et voilà comment il y a en Suisse une petite filleule du Président de la République, qui devra l'insigne honneur d'avoir eu un tel parrain à la bonne idée qu'elle eut de venir au monde le 17 janvier 1913.

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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 16:48
Alphonse et ses frères - La fraternisation de noël 1914

Lettre d'un soldat à ses parents le 26/12/1914

« Mes chers Parents, encore 36 heures de tranchées de faites, mais celles-ci se sont passées dans des conditions particulières que je vais vous raconter.
Nous étions à 25 m des tranchées allemandes. Ceux que nous relevions nous dirent: qu'ils n'avaient pas tiré un seul coup de fusil depuis 36 heures. C'était sensément un accord entre nous et eux. Dans la journée, j'avais entendu dire qu'ils nous avaient causé, échangé des journaux et même des cigarettes.
Je ne voulais le croire...
Au jour, je risque un œil par dessus la tranchée, enhardi par le calme qui régnait des 2 côtés. Je recommence à regarder plus attentivement et à mon grand étonnement, j'aperçois un Bavarois sortir de sa tranchée, aller au devant d'un des nôtres qui lui aussi avait quitté la sienne pour échanger des journaux et une solide poignée de main. Le fait se renouvela plusieurs fois. Un Alsacien qui se trouvait près de nous échangea avec eux une courte conversation par laquelle les Bavarois lui apprirent qu'ils ne voulaient plus tirer un coup de fusil, qu'ils étaient toujours en première ligne et qu'ils en avaient assez.

Ils nous ont prévenus qu'ils seraient bientôt relevés par les Prussiens et qu'alors il faudrait faire bien attention, mais qu'avec eux il n'y avait rien à craindre. En effet, ça fait 4 ,jours qu'à 25 m l'un de l'autre il ne s'est pas échangé un seul coup de fusil.
Nous étions amis des 2 côtés, bien sincères, et quand notre artillerie tirait sur leur ligne nous étions ennuyés pour eux et s'il avait fallu aller à l'assaut de leurs tranchées, je ne sais pas ce qui se serait passé. .
Dans la dernière attaque que nous avions faite, une vingtaine de nos morts sont restés,à quelques pas de leurs tranchées. Très poliment, un officier nous invita à aller les chercher. mais nous avons refusé ...
Ils ont soigné nos blessés sans les faire prisonniers, l'un d'eux fut soigné pendant 5 jours.

Vers le soir, c'était le 24, un Bavarois remit une lettre que notre capitaine conserve précieusement, elle était conçue ainsi, autant que je m'en rappelle: "Chers Camarades, c'est demain Noël, nous voulons la paix. Vous n'êtes pas nos ennemis. Nous admirons la grande Nation Française. Vive la France, bien des salutations. Signé: les Bavarois dits les Barbares".


La nuit vient interrompre nos échanges amicaux et minuit approchait quand, tout près de nous on entendit chanter au son de flûtes et d'un harmonium. C'étaient les Bavarois qui fêtaient Noël. Quelle impression ! D'un côté des chants religieux, de l'autre la fusillade, et tout ça sous un beau clair de lune en pleins champs, tout recouverts de neige. Quand ils eurent fini nous poussâmes des hourrah, hourrah ...
A notre tour, le Capitaine le 1er, nous entonnâmes d'une seule voix: Minuit Chrétien, puis il est né le Divin Enfant. Ils nous écoutèrent, puis eux poussèrent des applaudissements et des bravos. Enfin, trois qui savaient très bien l'Allemand chantèrent deux cantiques en chœur avec les Bavarois.
On m'aurait raconté cela je ne l'aurais pas cru, mais les faits sont là et ils se produisent un peu partout, mais malheureusement, ne serviront à rien...
Cette lettre vous parviendra peut être l'année prochaine, dans cette circonstance je m'empresse de vous offrir mes meilleurs vœux pour 1915. J'espère que cette 'année reconstituera tout ce que 1914 a détruit, bonheur, foyers et espérances, et qu'elle apporte la paix, le travail et la récompense tant méritée par les sacrifices que cette guerre nous a forcés à faire.
J'aurais voulu vous écrire hier, mais nous avons été obligés d'aller nous réfugier dans la cave, à cause des percutants qui tombaient dans Villers aux Bois, petit pays où nous nous reposons, avant d'aller aux tranchées.[…]
Merci encore de toutes vos bontés. Recevez, mes chers Parents, mes meilleurs vœux de bonheur et de santé pour la nouvelle année et mes plus sincères baisers[…].
Votre fils qui vous aime. »

Marcel Decobert, lettre à ses parents, Document multigraphié intitulé « F.M. Franchise Militaire ».
Marcel Decobert est né en 1893 et a été appelé en 1913, incorporé au 69° RI, régiment appartenant à la 11° Division au sein du XX° Corps d’armée, corps estimé comme d’élite et commandé en 1914 par le général Foch.
Il raconte ici son expérience de la « trêve de Noël » 1914.

Les fraternisations, accords tacites, arrangements entre ennemis et manifestations du « Live and let live » (« vivre et laisser vivre ») ne concernent pas que la période de Noël 1914.
Ces faits constituent un phénomène récurrent et structuré tout au long de la guerre, comme l’ont montré les contributions de Rémy Cazals et Olaf Muller à M. Ferro (et al.), Frères de tranchée (Paris, Perrin, 2005).
Avec la collaboration de Yann Prouillet, on peut dresser un inventaire rapide des moments et des circonstances de ces ententes et accords, à travers des textes contemporains de combattants.

Tiré du Collectif de Recherche International et de Débat sur la guerre de 1914-1918

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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 16:06

La nourriture est l’une des premières préoccupations du combattant en 1914. Les cuisines sont à l’arrière. On désigne alors un soldat dans chaque compagnie pour la corvée de ravitaillement. Les hommes partent avec des bidons jusqu’aux cuisines régimentaires et reviennent les livrer en première ligne. La nourriture est froide quand elle arrive et les combattants sont en général assez mal nourris

Les vivres du jour :

  • Du pain frais ou du pain de guerre environ 750g (ou du biscuit)
  • De la viande fraiche (dans la gamelle, il est conseillé par temps chaud de mettre la viande soit dans le pain en sandwich, soit dans une cavité obtenue en enlevant un morceau de mie qu'on replace sur la viande); soit environ 500g
  • Du potage
  • Un sachet double avec les légumes secs (100g) et le sel dans un compartiment, du poivre et du sucre avec le café dans l'autre.

La pitence est souvent arrosée de vin, dont chaque ration est souvent importante pour le combattant. En hiver, c’est le vin chaud, épicé.

Dans le havresac (sac à dos du soldat) l'homme emporte:

La ration de combat :

  • 12 pains de guerre soit 300g
  • 2 boites de viande de conserve assaisonnée de 300g, du corned beef
  • 2 boites de potage salé
  • 1 sachet double contenant 2 rations de sucre et de café
  • 1 bidon de 1 à 2 litres d'eau. Pour la purifier, ils y jettent des pastilles ou la font bouillir.

Lors des combats intenses, le ravitaillement en eau des soldats de première ligne est mal assuré.

La nourriture influe beaucoup sur le moral des troupes, sa qualité joue énormémment sur l’état physique du soldat; les cas de dysenteries et de maladies intestinales sont fréquents.

A partir de 1916 le soldat touchera en plus du chocolat (125g).

Et fin 1917 apparaitra une boite (métallique) à vivres de réserve pour maintenir les vivres à l'abri des intempéries.

Bon appétit

Alphonse et ses frères - Le repas du soldat !
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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 13:01
Alphonse et ses frères - Qui est Emmanuel Bibesco Prince Bassaraba de Brancovan ?

L'auteur d'Alphonse et ses frères (Pierre Favre) a introduit dans sa création un personnage qui se nomme Emmanuel Bibesco Prince Bassaraba de Brancovan.

Mais qui est cet homme ?

C'est le cousin de la princesse Bibesco Bassaraba de Brancovan, plus connue sous le nom de comtesse Anna-Élisabeth de Noailles, poètesse que les Chablaisiens connaissent bien.

Ces deux protagonistes sont descendants des familles de boyards Bibescu de Roumanie.

Le prince Emmanuel était un ami intime de Proust. Proust qui fut rapidement accepté comme membre du cercle littéraire et musical Brancovan-Noailles qui se réunissait chaque été dans la région d’Amphion au bord du lac.

Proust et tout le cercle Brancovan étaient des Dreyfusard passionnés. A noter que le docteur Adrien Proust, le père du romancier était un anti-Dreyfusard tout aussi passionné.

à bientôt

Photo : Anna de Noailles. Les photos du prince étant très difficile à trouver.

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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 09:26
Alphonse et ses frères - Le singe CEKOIDON en 1914 ?

Amis Alphonsonautes bonjour

De quoi allons nous parler aujourd'hui, et bien du singe !

Alors que peut bien être un singe en 1914 près des tranchées ? Cet animal serait il utilisé d'une quelconque manière ? Pas du tout, alors qu'est ce donc ?

Dans le jargon des combattants (les poilus) c'est le bœuf et plus généralement toute sorte de viande en boîte de conserve; le « singe » est fréquemment critiqué pour sa mauvaise qualité (que le mot même suggère). A noter que la viande de porc est surnommée l'ours !

D'où vient ce qualificatif « culinaire » ?

Faidherbe (Louis Léon César Faidherbe) était lieutenant et commandait en Afrique le poste de Grand-Bassam (ancienne capitale de la Côte d'Ivoire). Le ravitaillement des troupes était fort irrégulier dans ces parages et pendant une longue période, Faidherbe dut alors assurer la subsistance de son détachement au moyen des ressources locales. Les indigènes, je préfère le mot natifs, se nourrissaient de poissons fumés et de singe boucané. Les soldats firent de même, et, en guise de viande touchèrent du singe.

Quand les boites de bœuf conservé réapparurent, le nom resta : ce fut toujours du singe. Les marsouins de Faidherbe rapportèrent l'expression à Toulon et à Rochefort.

De là, elle se répandit dans l'armée toute entière.

CQFD

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22 juillet 2014 2 22 /07 /juillet /2014 17:09
Alphonse et ses frères - 1914 Le café liégois !

Amis théâtronautes

Quel rapport entre le café liégeois et le conflit armé de 1914 ?

Eh bien le café Liégeois vient tout droit de la 1ère guerre mondiale et en particuliers du courage des Liégeois face à l’envahisseur !

La résistance héroïque des Liègois en août 1914 fut commentée avec admiration sur les terrasses des cafés de Paris…

Quand les Parisiens apprirent que les allemands avaient fait appel aux artilleurs autrichiens pour abattre les forts liégeois avec « la grosse Bertha », leur canon géant, ils décidèrent de ne plus commander de « cafés viennois » dans leur bistrot favori.

La café viennois avait été inventé par Kolschitzki Georg; il se composait de café sans marc, de beaucoup de sucre et de crème.

Les cafetiers parisiens, pour continuer à satisfaire les goûts de leurs clients tout en respectant le patriotisme de ces derniers, eurent alors l’idée de remplacer sur leurs cartes l’appellation de « café viennois » par celle de « café liégeois ».

Le nom de café liégeois se répandant dans les pays alliés, les Liégeois modifièrent légèrement sa composition pour en justifier complètement l’appellation.

Aujourd’hui, il existe deux recettes de café liégeois.

  • La recette « traditionnelle » se compose d’un café très sucré, refroidi, agrémenté de crème fraîche et servi dans de hauts verres à pied que l’on coiffe en finale de crème fouettée.
  • La recette « internationale » comprend quant à elle du café noir sucré avec de la glace au café, de la crème chantilly, et comme garniture, des grains de café aromatisés à la liqueur.

Le café liégeois, finalement un café épais et consistant exactement comme la ceinture des forts de Liège au mois d’août 1914 !

extrait de http://www.1914-1918.be/cafe_liegeois.php

à bientôt

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