Le fardeau de Curosset relate aujourd'hui le dur labeur des ardoisiers de Morzine.
Occasion pour Fun en Bulle, ce mardi 7 août, d'imaginer in situ ce que fut le métier d'ardoisier (ou carrier).
Franck Buet a bien voulu nous accueillir chez lui, à l'ardoisière des 7 pieds, pour une découverte de son métier.
Pour plus de renseignements sur les visites http://www.ardoise-morzine.com
.
Mais d'abord un
peu d'histoire.
Les premières exploitations furent probablement antérieures au 18 ème siècle, mais c'est de 1734 que sont datés les premiers
écrits attestant de l'utilisation de l'ardoise à Morzine.
L'église sainte
Marie-Madeleine de Morzine fut en effet recouverte cette année là avec ce matériau, suivies de quelques demeures bourgeoises que l'on appelle encore aujourd'hui les
"châteaux".
La commercialisation des Ardoises qui date de la fin du 18ème siècle, connut un véritable succès, succès s'expliquant par une durée de vie de toiture
centenaire !
C'est directement par la falaise que fut d'abord exploitée la carrière, puis sous forme minière avec des galeries horizontales.
L'extraction
consistait alors à détacher à coup d'explosif la matière première en blocs, puis à fendre ces blocs en plaques afin d'être finalement débitées en
ardoises.
Si l'explosif était autrefois utilisé, ce sont aujourd'hui des outils diamantés qui découpent les blocs.
Les mineurs travaillaient autrefois de novembre à avril.
Le reste de l'année était réservé au travail des champs ou en pâturage.
L'extraction de l'ardoise connut son apogée vers le milieu du 19ème siècle, et hébergea jusqu'à 70 carrières employant
quelques 250 personnes.
Un ouvrier
pouvait produire, selon son habileté, de 400 à 1000 ardoises quotidiennes.
Le premier tiers du 20 ème siècle vit ralentir l'exploitation de l'ardoise, "l'or gris", avec d'abord l'arrivée du tourisme (exploitation de "l'or blanc")
et l'avènement de nouveaux matériaux de couverture.
Il ne reste plus aujourd'hui que 4 ardoisières en activité sur Morzine.
Un beau réservoir de construction quelque peu délaissé sauf depuis quelques années avec le retour aux traditions locales et aux valeurs d'authenticité. La
municipalité est d'ailleurs un des deux principaux clients des ardoisiers de Morzine encore actifs, le second étant une société qui a créé une ligne de souvenirs sérigraphiés sur
support d'ardoise.
Pour plus d'informations sur le sujet :
http://www.caue74.fr/media/documents/referentiel-impression/quelques-portraits-de-pierre-les-ardoisieres-de-morzine.pdf
Ainsi donc une partie de la troupe de Fun en Bulle a t'elle rendu visite à l'ardoisière de Franck Buet ce mardi 7
août. Franck est le neveu de Bernard Buet président du groupe histoire et patrimoine de Morzine (avec qui nous présenterons le spectacle sur
Morzine le week-end du 11 novembre) et cousin de l'une de nos comédiennes (Bernadette Raymond).
Franck Buet est l'un des derniers exploitants d'ardoisière sur Morzine. La visite de la mine n'étant pas possible pour des raisons de sécurité, c'est dans son
atelier que la troupe s'est rendue pour y voir des présentations de l'outillage traditionnel, des gestes des carriers et des tenues des ouvriers de l'époque.
Les anciennes photos (que vous pouvez voir plus haut), les démonstrations de Franck et les discussions avec Bernard, ont largement satisfait la curiosité et
l'intérêt des funambulistes présents pour l'occasion. Le spectacle du fardeau et notamment la chorégraphie des carriers n'en sera que plus crédible car plus proche de la réalité
historique.
A bientôt