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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 14:10
Alphonse et ses frères - La saucisse, mais CEKOIDON ?

La saucisse en 1914, mais cékoidon ?

A la mobilisation, l’aérostation est une technique considérée comme périmée et les quelques compagnies d'aérostiers existantes sont à ce moment là équipées de ballons sphériques de 750 m3 dont le câble d’attache est déroulé par un imposant treuil à vapeur.

Mais dès le début des hostilités, les allemands déploient des ballons cylindriques, le Drachen (dragon). Une équipe d’aérostiers français improvise alors une brève expérimentation à la fin d’août 1914 avec du matériel déclassé pour démontrer l’utilité de ces engins pour l’artillerie.

L'expérimentation est assez concluante pour que huit sphériques soient déployés.

Leur utilité enfin reconnue, le nombre des compagnies d’aérostiers s’accroît pour atteindre 75 en mars 1916.

Cependant la stabilité du sphérique est mauvaise. Pour pallier ce défaut on développe dès 1914 un ballon allongé de 800 m3 semblable au ballon allemand. Pour améliorer son orientation dans le vent on lui attache une queue de godets, comme à un cerf-volant. On remplace le treuil à vapeur par un treuil automobile plus rapide pour ramener le câble et plus discret sur le champ de bataille. Le nouveau ballon est alors rapidement connu sous le nom de saucisse.

L'armée reçoit sa première saucisse à la mi-décembre 1914 et l’utilise concurremment avec un sphérique.

La traînée de la saucisse équipée de godets fatigue considérablement les câbles et les treuils. Pour pallier ce défaut un officier développe en juin 1915 un nouveau modèle de ballon qui a la forme d’un poisson (le ballon type L de 880 m3). Il lui donne sa forme définitive avec un triple empennage un an plus tard (type M de 930 m3).

Malgré leurs inconvénients les sphériques et les treuils à vapeur mettent près de deux ans à disparaître complètement.

Gonflés à l’hydrogène, les ballons sont avancés à basse altitude à 5 ou 6 kilomètres du front. Ils remplissent leur triple mission sur une zone d’environ 6 kilomètres de profondeur occupée par l’ennemi : surveillance de son activité, repérage de ses batteries par les lueurs ou fumées et réglage du tir de l’artillerie amie. L’observateur transmetant par téléphone les informations recueillies.

Plafonnant vers 1.500 mètres d’altitude les ballons sont relativement à l’abri des obus jusqu’à leur attaque par avions à partir d’octobre 1915. L’observateur embarque alors dans sa nacelle d’osier un parachute dont l’emploi n’est pas sans risques.

Le travail de l’observateur est dangereux, non seulement à cause des attaques mais aussi de la météorologie. En mai 1916, une bourrasque imprévue emporte 24 ballons en Lorraine : sur les 28 observateurs à la dérive, cinq sont tués, deux blessés et neuf capturés.

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